Par Christophe Pruvot
Ni un résumé, ni une note, ni une fiche de lecture, ni une recension d’ouvrage, cet article est tout ça à la fois et il est teinté de subjectivité, de ma compréhension, de ce qu’un livre a pu me bousculer et me remplir de joie et d’espérance. Travaillé à partir du livre de Paulo Freire « pédagogie de l’autonomie », ce texte permet d’identifier des savoir-faire pour les pédagogues sociaux, pour les permanents, pour les bénévoles dans le cadre de leurs interventions et postures vis-à-vis des « publics ».
Dans son livre Paulo Freire s’adresse aux éducateurs, aux enseignants dans leur relation éducative aux stagiaires et aux apprenants. Les enseignants (dont parle Paulo Freire) deviennent, dans ce texte des éducateurs, des pédagogues. Les apprenants sont les habitants, les « publics », les personnes que l’on accueille, que l’on accompagne tous les jours. C’est une vision humaniste et optimiste qui est mise en avant et qui reconnait la nécessité de l’être humain à lutter contre la réalité pour la transformer, pour l’améliorer. Les pédagogues ont le devoir de préparer l’être humain à affronter le monde en faisant face au pragmatisme ambiant de la culture néolibérale. Il s’agit d’une approche pour lutter contre le fatalisme néolibéral. L’importance est de développer chez les personnes les plus vulnérables l’envie d’apprendre et d’être reconnus comme des êtres à part entière. Il faut partir du savoir tiré de l’expérience pour créer une vérité dite « scientifique » tout en ayant l’esprit critique. Cette approche est un fil conducteur vers l’autonomie et la libération des exclus, des vulnérables. Il est important d’affirmer le désir et la nécessité d’une transformation sociale et politique. La controverse est indispensable à la vie en communauté, mais elle doit se faire sur la base de l’éthique. C’est-à-dire sur le champ des idées, arguments contre arguments et non sur les ressentis personnels ou interpersonnels.
L’article se compose en trois parties, les mêmes parties que l’on retrouve dans l’ouvrage de Paulo Freire : « il n’y a pas d’éducation sans apprentissage », « éduquer n’est pas transférer la connaissance » et « enseigner ou éduquer est une spécificité humaine ».
Il n’y a pas d’éducation sans apprentissage.
Le pédagogue doit développer une « rigueur méthodique ». L’acte ou l’action éducative nécessite quelques savoirs de bases. Mais enseigner ou éduquer ne veut pas dire transférer de la connaissance ou remplir les autres de savoirs « préfabriqués ». Éduquer, c’est créer les possibilités d’une production, d’une construction de la connaissance par les personnes (éducateurs et apprenants). Il y a interaction entre les publics et le pédagogue. Les deux sont sujets : un habitant accueilli n’est pas un objet. Le pédagogue se forme pendant l’intervention et la relation autant que la personne accueillie et formée. Enseigner ou éduquer, ce n’est pas transférer des compétences, enseigner c’est avant tout un système d’apprentissage. Le doute est une posture, un savoir dont le pédagogue doit être pourvu.
L’enseignant doit rester curieux et avoir « une posture de chercheur », un esprit de chercheur. « En intervenant j’éduque et je m’éduque. Je cherche pour connaître ce que je ne connais pas encore, pour communiquer ou annoncer la nouveauté 1. Le pédagogue doit garder un esprit critique sur ce qu’il transmet. Le pédagogue respecte les savoirs des publics. Ceux-ci viennent avec leurs histoires, leurs vécus, leurs expériences qui sont et qui forment des savoirs, des connaissances. Nous devons discuter de la réalité concrète sans pour autant mettre de côté (ou « sous le tapis ») la violence ou l’agressivité. Ce qui est visé, c’est le développement de la pensée critique des publics. Une personne, un sujet doit faire preuve de curiosité pour se construire, pour ne pas entrer dans les normes d’un monde rationnel qu’il n’aurait pas questionné. La personne accueillie doit développer un esprit critique. Pour cela, dans une relation éducative, dans un temps « de service », d’animation, d’atelier, le pédagogue rejette la méthode du cours magistral où l’habitant reçoit simplement et reste passif.
Chaque personne est capable d’intervenir, de penser, de construire, de produire, de comparer, de choisir, de décider, de valoriser, de rompre. Le pédagogue doit assumer le changement, doit prendre des risques et chercher la nouveauté. Il ne faut pas prendre les chemins les plus courts et les plus faciles pour éviter les difficultés. Enseigner cela doit être un acte rigoureux, esthétique et éthique. Le pédagogue doit toujours se rapporter à l’expérience, aux témoignages, à l’histoire, aux vécus, à la réalité. Il doit chercher son assurance dans l’argumentation. Le pédagogue incarne les paroles par l’exemple.
Le pédagogue doit accepter le risque et le nouveau. Accepter le nouveau permet de s’ouvrir à l’autre, de se laisser toucher par l’autre. Le risque, c’est aussi d’accepter les colères et les désaccords chez la personne accueillie, c’est d’accepter les différences, c’est rejeter les discriminations. La pratique fondée sur des préjugés nie la véritable démocratie. Enseigner ou éduquer est un acte de communication et non un acte où les personnes sont isolées les unes des autres. Cet acte doit considérer l’autre, celui que l’on accueille. Le pédagogue doit être respectueux car il conserve un pouvoir sur la personne qui vient le voir et il peut influencer son parcours. Rester humble permet de se garder de toutes formes de manipulation, de s’éloigner de l’oppression, de rejeter la domination. Rester humble ou respecter l’autre permet d’avoir confiance en l’autre et de risquer la relation.
Le savoir n’est pas produit, seulement, par les guides. Le savoir est produit par celui qui apprend et celui qui accompagne, qui éduque. Il nous faut penser de manière critique la pratique d’aujourd’hui pour améliorer la pratique elle-même pour aujourd’hui et demain. La réflexion et l’esprit critique amènent à l’action. L’habitant, le stagiaire, l’apprenant, le bénévole doivent être critiques et insoumis. Le pédagogue doit avoir une réflexion critique sur sa pratique. C’est en ce sens que la pratique doit être pensée, réfléchit, analysée pour permettre la transformation et non l’adaptation, pour permettre l’amélioration et non la résignation. Le pédagogue doit assumer sa radicalité (une identité culturelle reconnue et assumée) en ce sens c’est un être pensant, un rêveur, un créateur, il est capable de se mettre en colère, il est capable d’aimer. Le pédagogue est responsable des relations qu’il va créer. Pour cela il devra travailler l’ambiance, l’hospitalité, l’accueil. L’importance de la matérialité de l’espace dans un acte éducatif entraine des obligations pour le pédagogue : assurer un climat, assurer des espaces rangés, propres, assurer que le matériel est à disposition et est adapté. Le climat permet de recevoir l’autre dans toutes ses dimensions y compris les dimensions affectives. Le pédagogue assume l’importance des émotions, des sentiments, de l’affectivité, de la sensibilité, de l’intuition. L’éducateur ne se satisfera pas du niveau des intuitions, il les soumettra à l’analyse et à la curiosité.
Éduquer n’est pas transférer la connaissance
L’action éducative, c’est avant tout, construire et produire (ensemble) des connaissances, ses propres connaissances, son propre savoir. C’est celui qui apprend, que l’on accompagne, que l’on accueille qui produit son apprentissage, qui réfléchit, qui se questionne. Il n’est pas dans une situation passive, il est en chemin vers la compréhension des connaissances et du monde. L’éducateur doit savoir ce qu’il ignore ou ce qu’il ne sait pas encore. L’éducateur doit aimer ce qu’il fait.
L’Homme est conscient de l’environnement dans lequel il évolue. Dans ce cadre il est conscient que les choses bougent et évoluent. Il a conscience de l’inachèvement. La différence entre l’animal et l’homme, c’est que le premier agit dans le support (environnement) dans lequel il vit, alors que le second intervient sur ce support pour le modifier, le faire évoluer. Le principe de l’inachèvement prend tout son sens ici, car l’Homme peut faire évoluer sans cesse ce support. Le fait de croire en l’inachèvement de l’être humain peut amener à croire en un monde meilleur. Nous sommes des êtres conditionnés (par notre culture, notre vécu, notre expérience, notre milieu…). Nous sommes des êtres inachevés et nous savons que nous pouvons aller plus loin. Donc, nous ne sommes pas des êtres déterminés. Nous ne nous adaptons pas au monde, nous sommes dans le monde. Nous ne sommes pas des objets. Nous luttons pour être sujets de l’histoire et pour transformer le monde. Demeurer dans le monde c’est être avec le monde et les autres. Il n’est pas possible d’être dans le monde sans parler, sans chanter, sans danser, sans peindre, sans dessiner, sans se former, sans penser, sans travailler, sans faire de la politique.
Le pédagogue ne doit pas inférioriser la personne qu’il accueille, qu’il accompagne. Il ne doit pas se moquer, il ne doit pas ironiser, il doit respecter la curiosité de l’autre. Le pédagogue doit veiller au respect de l’autonomie de la personne avec laquelle il est en relation. Ne pas respecter l’autre, ne pas respecter l’autonomie de l’autre c’est user d’autoritarisme et l’autoritarisme étouffe la liberté et nie la dignité humaine. Il faut faire la différence entre l’autorité et l’autoritarisme, entre le laisser-faire et la liberté. Pour cela il est nécessaire de questionner notre pratique quotidienne afin de ne jamais faire preuve d’autoritarisme et de respecter la liberté. Pour cela, chacun a le droit à l’expérimentation et au changement de position selon les situations, les moments, les contextes… Il n’y a pas de méthode ou de guide : il y a le bon sens. Le bon sens permet de réduire la distance entre ce que nous disons et ce que nous faisons, entre le discours et la pratique.
La reconnaissance de l’éducateur (conditions de travail, droits, salaires) fait partie intégrante de la pratique d’éducation. Ces éléments ne sont pas extérieurs à la posture éthique de l’éducateur. Le pédagogue doit être former pour former, l’éducateur doit être humble pour former, l’éducateur doit apprendre l’inachèvement pour former, l’éducateur doit respecter l’apprenant dans sa critique… les conditions de travail doivent permettre ces postures et ces pratiques. Comme éducateur, je dois avoir l’aptitude à aimer les « publics » avec lesquels « je me compromets ». La reconnaissance du pédagogue passe par l’humilité et la tolérance mais aussi dans la lutte pour la défense des pédagogues (donc de l’acte éducatif).
Pour transformer la réalité, le pédagogue doit être dans la réalité. Il doit appréhender et connaitre toutes les dimensions de la réalité (sociale, économique, politique, culturelle) et les niveaux de cette réalité (micro et macro / locale et globale). Cette appréhension de la réalité donne au pédagogue une légitimité dans l’expression de ses opinions, de ses idées, de ses émotions. Le pédagogue ne dissimule pas son opinion politique. La neutralité n’existe pas dans l’acte d’éduquer. Le pédagogue n’est pas neutre, il n’est pas en dehors, il prend position, il est honnête et sincère.
C’est la désespérance qui immobilise l’être humain. L’être doit rester un être d’espérance. Le pédagogue lutte contre le fatalisme contre tout ce qui semble « naturel », tout ce qui semble ne pas pouvoir changer. L’espérance doit être la puissance motrice pour tout acte pédagogique. Chaque pédagogue, chaque éducateur affirme son droit à la colère face à la docilité. L’histoire est un temps de possibilités et non un temps pour subir, se résigner, s’adapter. Le pédagogue est du côté de la joie qui permet l’action et le changement. Le pédagogue doit accompagner les « publics » vers la joie et l’espérance et ne pas laisser les personnes sur le chemin de la tristesse, de la résignation, du fatalisme.
L’éducateur constate pour transformer et non pour adapter, l’éducateur se mouille, Il ne se situe pas dans la résignation mais dans la rébellion. Cette rébellion doit entrainer l’action qui va transformer, qui va être révolutionnaire, qui va annoncer un rêve. Ce travail est difficile mais pas impossible. Le pédagogue pense et croit que le changement est possible. Il faut comprendre les mécanismes en œuvre dans le système, dans la société. L’éducateur doit travailler à la compréhension et à l’analyse des mécanismes qui sont en jeu dans le monde. L’éducateur ne peut, ne doit pas imposer sa vision du monde (si juste soit elle). L’éducateur ne doit pas considérer les groupes populaires comme incompétents. C’est pourquoi il accompagne la compréhension du monde. Mais l’éducateur reste conscient du sentiment de culpabilité que les groupes populaires portent : la responsabilité sur leur incompétence qu’on leur fait porter. C’est la curiosité qui motive le pédagogue. La curiosité va permettre l’inquiétude et va donc rendre possible la recherche et l’investigation : l’engagement dans l’acte d’éducation. A partir de la curiosité, le pédagogue va convoquer l’imagination, les émotions, l’intuition. Le pédagogue doit pouvoir provoquer la curiosité chez l’autre.
Enseigner ou éduquer est une spécificité humaine
Le pédagogue est généreux, il donne, il veut du bien et il assume cet amour pour le travail, pour ce qu’il produit, pour les autres. C’est ainsi qu’il intervient dans et sur le monde. C’est pourquoi il affirme son idéal, il dévoile son rêve : un rêve de solidarité, d’union.
La qualification et le métier sont essentiels : le pédagogue va puiser son assurance dans la qualification et la valorisation de son métier. Le pédagogue est qualifié parce qu’il est formé et est capable de tenir les postures respectant une éthique. Le pédagogue installe un climat pour l’acte d’éducation. Ce climat se construit en s’appuyant sur les compétences, la curiosité, la générosité, l’humilité mais aussi en acceptant l’ignorance, en reconnaissant les connaissances des autres, en ayant du respect pour les autres et pour leurs savoirs. C’est cette éthique qui donne de l’assurance, qui assoit la compétence professionnelle parce qu’elle est remplie de générosité.
Le pédagogue révèle qui il est, sa manière d’être, sa manière de penser et de penser politiquement. Il doit y avoir, chez l’éducateur une proximité entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Cela se voit dans les choix et les témoignages que l’éducateur utilise pour illustrer ses propos. Cela se voit en acte quand le pédagogue agit et travaille. Il s’engage, il se mouille et il prend parti. C’est un véritable engagement politique de la part du pédagogue. Le pédagogue s’engage contre l’autoritarisme, contre le laxisme, contre l’impudeur, contre la dictature. Le pédagogue soutient les luttes contre toute forme d’oppressions, de discriminations et de dominations de race, de sexe, de classe. Le pédagogue reconnait l’immoralité des inégalités sociales et refuse la fatalité de la misère. Il résiste. Alors oui il s’agit d’affirmer que l’éducation est une forme d’intervention dans et sur le monde.
La liberté et l’autorité s’exercent en prenant des décisions, en étant centrée sur les expériences. Les expériences stimulent la responsabilité. Personne n’est le sujet de l’autonomie de l’autre. L’autorité est le propre de celui qui autorise, qui s’autorise, qui prend des responsabilités, qui fait le choix de la liberté parce que cela est possible (parce que les ressources sont accessibles, parce que le cadre est sécurisant). Quand l’éducation devient un acte en réflexion et une réflexion en acte elle permet de prendre consciemment des décisions. Cette conscience éloigne les êtres de la neutralité qui n’est qu’une manière d’être en accord avecles faits établis. Rester neutre dans une situation d’injustice revient à accepter cette injustice et à être en accord avec l’oppresseur. L’éducation n’est pas une action qui reproduit les effets de l’idéologie dominante. L’éducation est une action qui doit démontrer la possibilité du changement et les décisions sont prises dans ce sens. Le langage et la parole posent les idées et donnent lieu aux échanges, aux argumentations. Ainsi sont prises les décisions en discussions. Un sujet qui parle doit savoir écouter. Chacun a le droit d’exprimer ce qu’il a dire. Mais il n’est pas le seul à avoir quelque chose à dire. Et ce qu’il a à dire n’est pas nécessairement la vérité énonciatrice, celle attendue par tous. L’écoute ne diminue pas la capacité à ne pas être d’accord. Chacun conserve le droit de s’opposer et de se positionner.
On ne combat une idéologie que par idéologie, c’est pourquoi le pédagogue se doit de reconnaître que l’éducation est idéologique. Le pédagogue souhaite faire l’union des groupes et doit pouvoir organiser la rébellion contre la menace et la férocité du monde mercantile et marchant, contre le système du marché, contre cette négation de l’humanité. C’est cela organiser la solidarité humaine. C’est se réapproprier la pensée de Marx et d’Engels pour l’union des classes de travailleurs. Le pédagogue cherche l’union des classes populaires et des opprimés dans une communauté de destin. Cette communauté va pouvoir lutter contre les oppressions subies parce qu’elle est solidaire. Le pédagogue sait des choses et sait qu’il ignore des choses. Donc, il est ouvert pour dialoguer et connaitre ce qu’il ne sait pas (douter de ce qu’il sait). C’est un être inachevé. C’est un principe de disponibilité à ce qui arrive (à ce qui peut arriver), à l’imprévu, à l’inattendu et c’est une ouverture d’esprit pour dialoguer avec les autres. Les conditions sociales, matérielles et sanitaires conditionnent les facultés d’apprendre. Donc, le pédagogue doit devenir familier de ces conditions et disponible pour les personnes qui vivent dans ces conditions, ces personnes qu’il accueille et accompagne.
La qualification métier est essentielle car elle permet l’autorité du pédagogue et sa légitimité. Le pédagogue doit s’engager et prendre parti. L’acte de former, d’accompagner, d’éduquer, c’est aussi agir sur le monde et le réel et c’est pouvoir le transformer. Un des enjeux de l’éducateur est de permettre chez le « public » la prise de conscience et ainsi agir sur le monde. L’éducateur doit donner la possibilité aux « publics » de participer à la construction du monde, de participer à l’histoire. Le fait d’éduquer, de former, c’est être ouvert à la parole des autres. C’est être disponible. L’éducateur ne doit être ni laxiste ni autoritaire. Il doit être conscient de son pouvoir, mais aussi du pouvoir des mots qu’il transmet. L’éducateur doit vouloir du bien aux apprenants. Il doit prendre en compte l’affect et exprimer son affection aux « publics ». Le pédagogue donne de l’amour et exprime cet amour.Dans ce livre magnifique qu’est Pédagogie de l’autonomie, Paulo Freire disait les rêves de Célestin Freinet sont aussi les miens : « Les rêves de Freinet sont aussi mes rêves : la lutte, l’engagement permanent pour une éducation populaire, pour une école qui tout en étant sérieuse n’a pas honte d’être heureuse » 2. Les rêves de Freire sont grands, beaux, humains et ces rêves me touchent, me percutent, me bousculent. Alors, je veux faire les mêmes rêves pour nous toutes et tous, pour nos enfants. Les rêves de Freire me permettent d’espérer, de croire, d’être en mouvement, d’agir. Les mots de Paulo Freire, sa générosité, sa radicalité donnent une résonance à mes rêves. « Je reste un être d’espérance » 3 et je rêve pour refuser « l’aberration de la misère » .4